La transparence salariale est une tendance de fond, portée par la pression sociétale, les nouvelles attentes des talents et l’évolution du cadre légal. Les professionnels des RH le savent : l’année 2026 marquera un tournant, avec l’entrée en vigueur de la directive européenne sur l’égalité salariale. Mais derrière cette échéance se cache un enjeu bien plus profond : repenser la manière dont on parle d’argent dans l’entreprise.
I. Transparence salariale : comprendre la tendance et ses enjeux
On croit souvent que la transparence des salaires se résume à afficher une grille dans l’intranet ou dans les offres d’emploi. En réalité, il s’agit d’un changement culturel qui oblige l’entreprise à expliquer clairement :
- Comment les rémunérations sont fixées.
- Quels sont les critères d’évolution.
- Pourquoi deux personnes occupant des postes similaires peuvent percevoir des salaires différents.

Si le sujet prend aujourd’hui autant d’ampleur, c’est d’abord à cause du cadre réglementaire. D’ici 2026, la directive européenne imposera la publication de certains indicateurs et la justification des écarts salariaux. Mais la loi n’est pas le seul moteur :
- Les nouvelles générations exigent plus de clarté avant même de signer un contrat.
- Les plateformes comme Glassdoor ou Indeed rendent déjà visibles les rémunérations, qu’elles soient exactes ou non.
Une étude LinkedIn de 2024 montre que 68 % des candidats sont plus enclins à postuler lorsque la fourchette de salaire est affichée. Et ce n’est pas tout : les entreprises ayant communiqué ouvertement sur leur politique de rémunération ont constaté une baisse moyenne de 30 % de leur turnover.
II. Les bénéfices et les risques pour les RH et l’entreprise
Adopter la transparence salariale peut transformer l’image d’une entreprise. Une politique claire :
- Renforce la marque employeur.
- Attire plus facilement les talents.
- Favorise la fidélisation.
Elle permet aussi de mettre en lumière (et donc de corriger) des écarts injustifiés. Bref, elle inspire confiance.
Mais cette ouverture n’est pas sans risques. Lorsqu’une grille de salaires est dévoilée, les différences peuvent susciter incompréhension et tensions si elles ne sont pas expliquées. Certaines entreprises craignent aussi que la transparence mène à une uniformisation excessive, réduisant la marge de négociation. Enfin, pour les groupes internationaux, gérer cette communication dans un contexte multiculturel reste complexe.
Des exemples concrets illustrent ces enjeux. Buffer a publié l’intégralité de ses salaires en ligne, ce qui lui a valu une forte visibilité et une attractivité accrue. Mais l’entreprise a dû ajuster sa grille après avoir constaté certaines frustrations internes. En France, AXA a testé la publication de fourchettes salariales dans ses offres d’emploi, renforçant sa marque employeur. D’autres, comme Shine ou Alan, ont choisi une communication ouverte dès leurs débuts, intégrant la transparence dans leur ADN.
III. Mettre en place la transparence salariale : méthode et bonnes pratiques
La première étape est un audit interne. Avant de communiquer, il faut :
- Identifier les écarts salariaux réels.
- Analyser leur justification.
- Vérifier la conformité avec la législation actuelle et à venir.
Vient ensuite la phase de communication, qui doit être progressive. Les managers sont les premiers relais : ils doivent comprendre et être capables d’expliquer la politique salariale. Les grilles peuvent être partagées en interne, puis intégrées progressivement dans les offres d’emploi. Une FAQ interne est souvent utile pour désamorcer les questions sensibles.
Les bons outils peuvent faciliter cette transition : logiciels RH avec reporting automatisé, tableaux visuels simples, simulateurs de salaire. Ils aident à rendre l’information compréhensible et à éviter les malentendus.
Enfin, il faut anticiper la date butoir de 2026. Plus tôt l’entreprise entame ce processus, plus elle aura le temps d’ajuster et d’embarquer ses équipes. Une ligne directrice claire peut servir de boussole :
- Auditer la situation actuelle.
- Former les managers.
- Mettre à jour les offres d’emploi.
- Publier les indicateurs réglementaires.
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Conclusion : 2026, l’année où la transparence salariale devient la norme
D’ici peu, la question ne sera plus “Faut-il adopter la transparence des salaires ?”, mais “Comment la mettre en place intelligemment ?”. Les RH qui prennent de l’avance ne se contenteront pas de respecter la loi : ils renforceront la confiance interne, amélioreront leur attractivité et se positionneront comme des employeurs modernes et responsables. Ceux qui attendront, en revanche, risquent d’être contraints d’agir dans l’urgence… et de subir plutôt que de maîtriser le changement.
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